Dans le Bulletin municipal de Décembre 2008, nous apprenons sous la plume de notre maire que « La population a choisi l’équipe qui lui paraissait être la plus à même de mettre en œuvre le programme le mieux adapté à la commune. » et que « …l’équipe majoritaire n’a pas jugé souhaitable de confier aux élus de la liste d’opposition des postes décisionnels ou de représentation.». Voilà donc une singulière conception de la démocratie qui nous ramène en des temps que d’aucun croyait révolus et témoigne de l’état d’esprit particulièrement étriqué qui préside au devenir de notre commune !...
Tout d’abord rappelons que dans les communes de moins de 3500 habitants il n’y a pas de scrutin de liste ; c’est donc 15 élus, d’égale dignité, choisis par leurs concitoyens. Il y eu certes deux listes aux programmes différents qui se sont proposés au suffrage des électeurs et dont les membres de la liste « Tous ensemble Billiers avance » ont recueilli la majorité des suffrages et des élus. L’échéance électorale passée, il s’agit bien de 15 conseillers qui ont en charge de mener la politique la mieux adaptée au présent et au devenir de notre communauté, au nom de l’ensemble des citoyens de la commune. 15 compétences ne semblaient pas de trop pour se priver de 4 d’entre elles sous le fallacieux prétexte qu’il existe un « groupe majoritaire » est une erreur regrettable. L’application d’un programme électoral quel qu’il soit est bien souvent contraint par un contexte général différent de celui de l’enthousiasme de la campagne. Maints exemples nationaux nous l’ont prouvé… Exclure de manière systématique les 4 membres de la liste « Billiotins décidons notre avenir » de toute les commissions municipales communautaires est un acte de mépris pour les électeurs qui leur ont fait confiance : une sorte de « malheur aux vaincus » qui nous rappelle plus l’Empire Romain que le siècle des Lumières.
La logique de type clanique dans laquelle se complait le groupe qui se définit lui-même comme majoritaire était déjà à l’œuvre bien avant la campagne électorale et on l’a bien ressentie puisqu’elle s’est présentée aux élections sur des orientations qui n’ont à aucun moment fait débat avec la population en dehors de la réunion électorale 3 jours avant le scrutin. C’est donc le principe du « nous savons pour vous » qui a été le fil conducteur, et qui a recueilli l’adhésion d’une majorité de citoyens.
Si l’on observe avec attention ce qui se passe dans d’autres communes, Billiers apparaît comme particulièrement singulier puisque Muzillac, Damgan, Le Guerno ont laissé un place, modeste, soit, mais une place quand même, à l’expression non majoritaire. Ce qui serait possible à Le Guerno ne serait-il pas à Billiers ?
Pour avoir assisté à plusieurs reprises à des conseils municipaux, je dois avouer avoir honte pour ma commune que le débat et la nécessaire explication des décisions puisse aussi vite tourner court. J’invite vivement mes concitoyens à venir observer un conseil municipal et voir la passivité de nombre d’élus (y compris des adjoints) sur nombre de questions…
Nous apprenons, d’autre part, à la fin de son article que notre maire n’a pas « l’intention de polémiquer » durant tout son mandat. Que des conseillers puissent demander à ceux qui ont en charge la prise de décision de justifier leur choix est une chose naturelle. Rappelons à nos élus qu’ils sont au service de leurs concitoyens qu’ils aient voté ou non pour eux. Ils se doivent de justifier autant que faire se peut des décisions qu’ils prennent pour la commune. Et puisque nombre de décisions qui engagent l’avenir de notre village se prennent désormais au niveau communautaire, il paraît évident que les orientations de la CC fassent débat au sein du conseil municipal. Refuser, sous prétexte de polémique de dialoguer et d’entendre des élus qui ont avis différent c’est se tromper de siècle !
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